par Sarah Lamarche
Caroline Dusty, artiste et illustratrice, a déposé sa candidature au programme de compagnonnage au printemps 2022 pour être accompagnée dans la réalisation d’une série d’œuvres picturales inspirées de la crise climatique.
Refusant d’adopter un ton alarmiste, Caroline privilégie une approche sentie, qui fait appel à la beauté et à la majesté de la nature pour « éveiller un désir de contact et de réconciliation » entre l’humain et son environnement.
Éclater les possibilités
Si parfois les duos sont déjà formés au moment de soumettre une candidature au programme, dans ce cas-ci, le CCE a travaillé avec Caroline pour trouver le bon interlocuteur. C’est finalement avec Stéphane Lemardelé, artiste dessinateur et auteur de romans graphiques, qu’elle a collaboré au cours des 7 mois du compagnonnage.
Stéphane m’explique qu’il n’avait pas d’attentes particulières, heureux d’entrer dans cet échange avec Caroline et de lui offrir ses conseils. Il souligne sa grande écoute et l’ouverture dont elle a fait preuve pendant leurs échanges critiques sur ses dessins. « Il y a eu à la fois une belle évolution technique du travail de Caroline et aussi de sa réflexion artistique », ajoute-t-il.
Souvent, leurs conversations renvoyaient Stéphane à sa bibliothèque pour fournir des références et des sources d’inspiration à Caroline qu’elle n’avait pas encore rencontrées dans ses recherches.
« Stéphane amenait tellement d’idées dans tous les sens, ça a vraiment éclaté les possibilités », me dit Caroline. Elle m’explique que d’avoir à faire le tri dans toutes ces idées l’a encouragée à clarifier sa propre vision.
De l’aquarelle à l’installation
Alors que Caroline et Stéphane ont débuté leur travail ensemble en discutant techniques de dessin, le fil de leurs échanges allait les mener ailleurs. « C’est quand on a commencé à parler de la possibilité de changer de support que tout a décollé. »
Elle qui pensait au départ produire une série de tableaux à l’aquarelle travaille maintenant à un projet d’installation à partir de matériaux trouvés. Ce qui n’a pas changé au fil de ces explorations, toutefois, est la question des enjeux environnementaux, toujours au centre de sa démarche.
Elle me raconte, encore secouée, son excursion sur les berges de la rivière Saint-François au cours de laquelle elle a recueilli les déchets qui composeront son installation. « Je pensais peut-être ne pas trouver assez de matériel, mais en fait j’étais là avec mon sac et ça m’aurait pris un conteneur tellement il y en avait. »
Cette œuvre fera partie des Jardins réinventés de la Saint-François cet été. L’événement, porté par la Maison des arts et de la culture de Brompton, est une « manifestation artistique extérieure d’envergure au cours de laquelle des créateurs élaborent des installations éphémères qui s’intègrent à la nature ».
On pourra voir l’œuvre de Caroline Dusty, de même que celles de plusieurs artistes de la région, dans le parc environnant la Maison des arts et de la culture de Brompton du 18 juin au 3 septembre 2023. On peut aussi visiter son site web.